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Libération

Le «front basque» se radicalise. Séparatistes et modérés s'allient dans la course à l'indépendance.

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publié le 27 janvier 1999 à 23h20

Madrid, de notre correspondant.

Le processus de paix se complique au Pays basque. Les tensions politiques s'exacerbent, la violence urbaine a repris, et «l'ETA n'a toujours pas désigné d'interlocuteur» pour prendre langue avec le gouvernement, a reconnu le Premier ministre espagnol, José Maria Aznar. Le négociateur madrilène, Javier Zarzalejos, le très discret secrétaire général de la présidence du gouvernement, un homme de toute confiance de José Maria Aznar, n'a pu prendre encore que des contacts préliminaires avec l'organisation séparatiste basque.

Main dans la main. En fait, l'ETA semble moins préoccupée de nouer un dialogue avec Madrid que de renforcer le «front nationaliste» sur lequel est fondée toute sa stratégie depuis la déclaration de la trêve illimitée, le 18 septembre dernier. Herri Batasuna (HB), la branche politique de l'ETA, marche désormais la main dans la main avec le grand parti nationaliste de la région, les démocrates-chrétiens du PNV (Parti nationaliste basque), hier qualifié de modéré, aujourd'hui lancé dans une course à l'indépendantisme. Ce fut le deal du 18 septembre: le Parti nationaliste basque convainc l'ETA de faire taire les armes, et peut se présenter ainsi en «faiseur de paix»; en échange, le PNV appuie à fond sur les revendications nationalistes, au point presque de confondre son programme avec celui des séparatistes.

Irrédentisme. Le Pays basque «pourra démontrer sa maturité politique dans quelques années en entrant dans l'Union européenne [co