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Libération

Le long chemin des catholiques du Missouri. Les abolitionnistes espèrent se faire entendre grâce au pape.

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publié le 27 janvier 1999 à 23h19

Saint Louis (Missouri), envoyé spécial.

Darrel Mease, l'un des 87 condamnés à mort du Missouri, aurait dû être exécuté lundi à minuit dans sa prison à quelques kilomètres de Saint Louis. Il attendra: en décembre, il a obtenu, sans le demander, un sursis inattendu de deux semaines de la Cour suprême de l'Etat, qui avait rejeté, en octobre, son dernier pourvoi en appel. Malgré l'absence d'explication officielle, le report au 12 février de l'exécution de Darrel Mease ­ condamné à mort pour le triple meurtre, qu'il nie, d'un homme, d'une femme et de leur fils handicapé ­ ne fait guère illusion: tout le monde à Saint Louis sait qu'il s'agissait d'éviter que sa mise à mort ne coïncide avec la seule nuit que Jean Paul II passera, cette semaine, aux Etats-Unis. Mais, loin de détourner l'attention, le sursis a eu l'effet contraire: il a donné lieu dans la presse locale à une série d'articles mettant l'accent sur l'opposition de Rome à la peine de mort, un fait peu connu dans le Missouri, où les catholiques représentent environ 25% de la population.

Cette publicité subite tranche avec la relative discrétion de l'épiscopat local sur la question: la revue de l'archevêché, publiée à l'occasion de la visite du pape, ne l'évoque que brièvement, dans un article consacré principalement aux positions du pontife sur l'avortement. «Ce n'est pas un sujet que nous abordons fréquemment ici, reconnaît le père Paul Niemann, responsable pastoral à la basilique Saint-Louis. Il ne faut pas oublier que, i