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Libération

Les survivants du couloir de la mort se rappellent à leurs juges. Ils dénoncent la multiplication des erreurs judiciaires.

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publié le 27 janvier 1999 à 23h19

Washington, de notre correspondant.

Shareef Cousin a été condamné à mort le 30 janvier 1996, après avoir été reconnu coupable par un jury populaire de La Nouvelle-Orléans d'un meurtre dont il se disait innocent. En avril 1998, la cour d'appel de Louisiane casse le verdict pour irrégularités de procédure et ordonne un nouveau procès. Mais, le 8 janvier 1999, le procureur abandonne toutes les poursuites contre Cousin. Le dossier de l'accusation était si faible et la procédure entachée de tant d'irrégularités que sa culpabilité ne pouvait pas être prouvée. Shareef Cousin est ainsi devenu le 75e condamné à mort à avoir été exonéré par la justice depuis que la peine capitale a été rétablie aux Etats-Unis, en 1976. Entre cette date et la fin de l'année 1998, 500 détenus ont été mis à mort. «Combien d'entre eux étaient-ils innocents comme Shareef?», demande Stephen Hawkins, qui dirige à Washington la Coalition nationale pour l'abolition de la peine de mort (1).

La mort pour l'exemple. Les abolitionnistes dénoncent souvent le juge Gerald Kogan, qui vient de prendre sa retraite de la cour suprême de Floride. Durant les douze ans où il a présidé cette Cour, 25 condamnés ont été envoyés à la chaise électrique. «Dans plusieurs de ces cas, j'ai eu des doutes sérieux sur la culpabilité de la personne exécutée et la régularité du processus judiciaire», a avoué le juge au Washington Post. Il dit même être convaincu de l'innocence des suppliciés dans «deux ou trois cas» au moins. Les «erreur