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Libération

Procès Clinton: les sénateurs jouent la montre. Ils ont décidé la convocation des témoins, dont Monica.

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publié le 28 janvier 1999 à 23h21

Washington, de notre correspondant.

Le procès de Bill Clinton devant le Sénat jouera les prolongations, bien qu'il soit pratiquement acquis qu'il se terminera par l'acquittement du Président, accusé de «parjure» et d'«obstruction de la justice». La majorité républicaine a successivement rejeté la motion de non-lieu présentée par le sénateur Byrd (démocrate de Virginie-Occidentale), puis décidé la convocation de témoins, Monica Lewinsky en tête, demandée par les «procureurs» qui portent l'accusation contre Clinton. Mais ces deux votes ont mis à nu l'opposition radicale entre le bloc des sénateurs républicains et celui des démocrates: dans chacun des votes, les 55 républicains ont été rejoints par un seul démocrate (le sénateur du Wisconsin, Russ Feingold), pour leur assurer une majorité de 56 contre 44.

Les scrutins ont confirmé que l'accusation n'emportera probablement jamais l'adhésion des deux tiers des sénateurs (67), sans lesquels Clinton ne pourra pas être reconnu coupable et destitué. Dès le vote terminé, plusieurs sénateurs républicains «modérés» se sont précipités devant les caméras de télévision pour assurer qu'ils avaient accepté la convocation de témoins dans le seul souci d'«équité envers le Président», et parce qu'ils ont des «doutes sérieux» sur la culpabilité du chef de l'Etat.

Pour éviter une explosion de sa majorité, le chef de file des républicains, le sénateur du Mississippi Trent Lott, avait imposé aux «procureurs» qu'ils limitent le nombre des témoins à tro