Moins d'un an après la chute de Suharto, sous la férule duquel
l'Indonésie avait envahi (1975) puis annexé (1976) le Timor oriental, le gouvernement de Djakarta commence à envisager sérieusement un retrait du territoire. Le ministre des affaires étrangères, Ali Alatas, a réitéré mercredi à Djakarta son offre, effectuée en juin, d'accorder à l'ex-colonie portugaise un statut d'autonomie élargi une proposition repoussée par la résistance timoraise. Mais, a-t-il ajouté, «si cette proposition est rejetée, il est alors naturel et sage, démocratique et constitutionnel, que nous proposions à la prochaine session de l'Assemblée consultative du peuple (sorte de superparlement, ndlr) une séparation dans la dignité et dans l'honneur». Hier, le commandant en chef des forces indonésiennes, le général Wiranto, a apporté son appui, jugé crucial, à ce projet d'indépendance. «Si la situation se développe dans un sens favorable à la sécession, dans la dignité, du Timor oriental, les forces armées respecteront cette décision», a-t-il assuré.
Le gouvernement indonésien tient tête depuis vingt-trois ans à la petite guérilla indépendantiste timoraise, ainsi que, dans le domaine diplomatique, aux pressions de plus en plus fortes de la communauté internationale. Celle-ci n'avait jamais reconnu l'annexion du territoire, hormis l'Australie, qui vient opportunément de modifier son approche. Dans la foulée, Ali Alatas a annoncé que le leader de la guérilla timoraise, Xanana Gusmao, condamné à 20 ans d