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Libération

Colombie: émeute de la faim après le séisme

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publié le 30 janvier 1999 à 23h22

A la machette, au gourdin et aux cris de «On a faim!», une foule a

attaqué hier le siège de la Croix-Rouge, à Arménia, la capitale de la région du café sinistrée par le séisme. «L'ampleur des dégâts, les pénuries de nourriture et d'eau potable sont les causes de ses mouvements de colère, mais la panique a pu aussi être renforcée par l'attitude des forces de l'ordre, expliquait peu après Yves Bellego, le porte-parole de l'organisation dont 500 bénévoles tentent d'organiser la distribution de vivres et de couvertures dans une atmosphère de désespérance populaire. Depuis jeudi, en effet, des troupes d'élite regroupant 2 500 militaires et policiers quadrillent la ville afin de mettre un terme aux pillages de grandes surfaces et magasins conséquents à la lenteur des secours d'urgence. Quatre jours après le séisme, la ville en ruines offrait hier le spectacle d'interminables files d'attentes encadrées par des militaires sous des pluies torrentielles. Outre les morts (entre 800 et 1 500 personnes) on estime que 300 000 à 400 000 personnes sans abri se trouvent dans des conditions de vie précaires dans toute la région.

Avant que la foule n'attaque le siège de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française avait fourni 2 500 «kits» alimentaires aux populations d'Arménia. Ces «kits» permettent de nourrir quatre personnes pendant une semaine. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a, de son côté, commencé à distribuer 200 tonnes de vivres, soit l'équivalent de deux semaines de no