Menu
Libération

Leçon de choses sexuelles sur fond de Monicagate. Comment la jeunesse américaine a vécu les ébats du Président.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 janvier 1999 à 23h22

Washington, de notre correspondant.

La conférence, organisée par Advocates for Youth, un groupe qui promeut l'éducation sexuelle chez les adolescents américains, avait pour thème «Les approches européennes de la sexualité des jeunes» (1). Mais il était inévitable qu'à deux pas du Capitole, où le procès en destitution de Bill Clinton suit son cours, la saga de Bill et Monica soit évoquée dans les débats. «Ne sommes-nous pas en train de donner raison au Président en parlant de relations sexuelles, alors que nous voulons dire en fait pénétration?», s'interrogeait mardi une des participantes. La querelle sémantique est au coeur du procès fait au Président, qui a juré «ne pas avoir eu de relations sexuelles avec cette femme, Mlle Lewinsky» parce que leurs jeux s'étaient limités à quelques fellations et attouchements. «Le Président n'a pas menti, tranche Kaneïa Mayo, 17 ans, étudiante à la Duke Ellington School of the Arts de Washington, venue témoigner de son voyage d'études sur l'éducation sexuelle en France, Allemagne et Pays-Bas (organisé par Advocates for Youth). Quand on parle de sexe entre nous, on pense pénétration. Si j'avais fait avec lui ce qu'a fait Monica et que ma mère m'interroge, je lui dirais que je n'ai pas eu de relations sexuelles. Après tout, je serais toujours vierge, non?»

«La fellation n'est pas vraiment considérée à la fac comme une relation sexuelle», assure Melissa Harris, 18 ans, étudiante à l'université Northwestern de Chicago, qui participe à la confér