Belgrade, de notre correspondante.
«Comment, on menace à nouveau de nous bombarder?» s'interrogent, incrédules, les Belgradois, qui lisent la presse indépendante au lieu de se fier uniquement aux comptes rendus édulcorés des médias officiels. A la différence d'octobre, où une telle menace avait créé un vent de panique, aujourd'hui, c'est l'indifférence. Jamais, pourtant, la communauté internationale n'a paru aussi unanime et déterminée pour contraindre le président yougoslave, Slobodan Milosevic, à un compromis sur le Kosovo.
Et l'homme fort de Belgrade montre des signes de fléchissement. Tout en faisant part, comme à l'accoutumée, de son «attachement» à une solution pacifique au Kosovo, il n'a pas dit non à une conférence internationale sur le Kosovo. Et s'est donné quelques jours pour répondre à la convocation des six pays du Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie (Russie, Etats-Unis, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie), pour entamer, le 6 février à Rambouillet, des négociations avec les représentants des Albanais du Kosovo et trouver, d'ici au 21 février au plus tard, un accord sur une «autonomie substantielle» pour la province. Faute de quoi, le secrétaire général de l'Alliance atlantique pourra engager des frappes aériennes contre des cibles serbes, après une dernière «consultation» des alliés.
Rumeur. Recevant à Belgrade l'émissaire du groupe de contact, le secrétaire au Foreign Office, Robin Cook, Slobodan Milosevic a promis d'«étudier soigneusement» les proposi