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Libération

L'économie iranienne en plein chaos. Inflation, chômage, corruption: la situation est catastrophique.

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publié le 1er février 1999 à 23h34

La situation économique de l'Iran n'est pas la moindre des menaces

contre le président Khatami. L'effondrement du prix du baril a révélé que la République islamique n'était pas dirigée économiquement depuis vingt ans. A présent, Téhéran est aux abois, au point que le régime, sa fierté dût-elle en pâtir, a dû demander le rééchelonnement d'une partie de sa dette ­ celle-ci est de 12 milliards de dollars ­ avec le Japon, l'Italie et l'Allemagne. En apparence, la rente pétrolière rapporte encore beaucoup, puisque l'Iran produit quelque 3,6 millions de barils par jour (officiellement, 3,36 millions b/j). En réalité, la consommation intérieure dévore une bonne partie de celle-ci: de 1,3 à 1,5 million de barils par jour, soit une consommation égale à celle de la Chine. Le mal est donc profond.

«Le problème est déjà au sommet de l'Etat. Si l'islam a exprimé une théorie politique et sociale, il n'a en revanche défini aucune théorie économique. Ce qui est grave en Iran, c'est que personne n'a le pouvoir économique. Celui-ci est éclaté. Même au sein des partisans de Khatami, il n'y a pas d'accord sur une politique précise. Le Président lui-même n'est pas un libéral et, comme il est issu de la gauche islamique, il a plutôt tendance à croire aux vertus d'une économie étatisée», explique un expert économique français. «L'Iran a suivi une politique à contretemps de ce qui se faisait ailleurs: quand toutes les économies s'ouvraient et se libéralisaient, il a fermé la sienne et l'a étatisée»,