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Libération

La République islamique célèbre ses 20 ans. La deuxième révolution des «petits-fils» de Khomeiny.

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publié le 1er février 1999 à 23h34

Ils représentent la nouvelle vague. Ils ont suivi le même

itinéraire. Ils ont vénéré l'imam Khomeiny et traversé vingt ans de révolution, au cours desquels ils ont beaucoup épuré ou réprimé. A présent, on les retrouve dans l'entourage du président Mohammed Khatami, comme conseillers ou amis. Au terme d'une longue mue, voire d'une métamorphose.

En 1979, Mohsen Makhmalbaf fait partie de ceux que l'on appelle les tchomaghdar (littéralement, les «porteurs de bâton»). En avril, ils attaquent le Théâtre de la ville, à Téhéran. Les comédiens, parce qu'ils jouent Brecht ou Sartre, sont matraqués. L'actrice Ferechte Hatami s'enfuit, le visage ensanglanté. L'un des assaillants ne restera pas inconnu: il deviendra vite le cinéaste officiel du régime islamique. A présent, ses films sont acclamés par le Festival de Cannes. Les siens, mais aussi, depuis l'an dernier, celui de sa fille, que l'on verra même sur la Croisette avec une touche de rouge à lèvres.

A peu près à la même époque, Akbar Gangi est un jeune pasdaran (gardien de la révolution). Muté au Kurdistan, qui s'est révolté, il est responsable de la propagande, puis des services de sécurité. Vingt ans plus tard, cet homme qui a participé au système de répression de la République islamique y dénonce un fascisme rampant. Editorialiste, il vient de publier une chronique retentissante sur la récente vague d'assassinats d'intellectuels. Dans un pays où Israël est toujours regardé comme une puissance satanique, il ose exposer la thèse de l