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Libération
Interview

Sassou refuse de négocier au son du canon. Le président congolais invite les exilés à rentrer au pays pour relancer l'opposition.

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publié le 1er février 1999 à 23h34

Du «palais», une villa enclose dans un immense jardin au bord du

fleuve Congo, le président Denis Sassou N'Guesso ne veut voir dans les troubles qui ensanglantent le sud du pays et qui se sont propagés jusque dans la capitale qu'«un incident de parcours», et dans les exactions commises par ses miliciens, que des «dérapages». Il plaide pour un retour à un débat démocratique, mais vient de former un nouveau gouvernement resserré autour de la présidence, et refuse catégoriquement d'ouvrir des négociations avec ses adversaires. Votre retour au pouvoir avait suscité l'espoir. Un an après, le Congo est dans la tourmente, les forces armées du gouvernement donnent l'impression d'être incontrôlables" Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir à la fin de la guerre de 1997, le Congo n'avait plus d'armée. Le premier acte posé par le président Lissouba, en septembre 1992, un mois après son investiture, fut d'écrire à Elf-Congo pour que cette compagnie lui cède son centre de colonie de vacances. Il y a installé ses miliciens, leur a donné du matériel, les a fait former par des instructeurs israéliens. Pendant ce temps, l'armée comme la police ont été négligées. Puis il y a eu la guerre. Les infrastructures ont été détruites, il ne reste rien des casernes, il n'y a plus la moindre tenue, la moindre chaussure. Il a fallu repartir de zéro, avec des moyens inexistants. Sous Lissouba, 600 millions de dollars de dettes ont été gagés sur le pétrole extrait jusqu'en 2006. Enfin, il y a eu la chute d