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Libération
Interview

Pour Jacques Santer, la Commission a la confiance du Parlement européen : «Démissionner n'aurait pas servi l'Europe». Après le rejet par le Parlement européen d'une motion de censure sur la gestion de la Commission, première interview de son président.

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publié le 3 février 1999 à 23h32

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Jacques Santer n'en démord pas: la Commission restera en place jusqu'en janvier 2000, date normale de la fin de son mandat. Le président de l'exécutif européen estime que le Parlement de Strasbourg, en rejetant la motion de censure portant sur sa gestion, le 14 janvier, lui a accordé sa confiance. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, le premier depuis ce vote historique, il affirme qu'une majorité est une majorité, même si elle est particulièrement étroite (293 voix contre 232 et 27 abstentions, soit moins que la majorité absolue de 314 voix). L'ancien Premier ministre luxembourgeois est doté d'un insubmersible optimisme. Mais il laisse poindre un regret: celui de ne pas avoir les pouvoirs d'un chef de gouvernement pour se débarrasser des commissaires fautifs.

Pourquoi la Commission n'a-t-elle pas démissionné à l'issue du vote du 14 janvier?

J'ai constaté avec une certaine satisfaction que non seulement la motion de censure a été rejetée, ce qui était à prévoir compte tenu des exigences de majorité renforcée (deux tiers des voix représentants au moins la moitié des députés), mais aussi qu'une majorité de 61 voix s'est dégagée en faveur du rejet. En tant qu'homme politique, je tiens compte des majorités. Je ne vois pas du tout en quoi il y a eu une défaite politique de la Commission. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de Premiers ministres dans les Etats membres qui peuvent se prévaloir d'une majorité aussi large que la nôtre. Il faut main