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Libération

Chavez investi dans la liesse au Venezuela. Le Président a prêté serment devant un million de personnes.

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publié le 4 février 1999 à 23h36

Caracas, de notre correspondant.

«Je suis sans doute là pour dix ans.» A peine investi, mardi, le nouveau président vénézuélien, Hugo Chavez, a confirmé qu'il ne se laisserait pas déloger aisément. Et il a annoncé, à la surprise générale, qu'il serait candidat" dans cinq ans à sa propre succession, une réélection pourtant interdite par l'actuelle Constitution. Mais l'ex-lieutenant-colonel putschiste n'en a cure: il va se faire retailler des institutions à sa mesure «sans lésiner sur les mètres de tissu», s'amuse l'ancien président social-démocrate, Carlos Andres Perez, qui ajoute, mi-admiratif mi-craintif: «Mais il va tout de même un peu vite.»

Discours fleuve. Fort de sa triomphale élection, le 6 décembre, Chavez n'entend partager le pouvoir avec personne, et surtout pas avec les partis politiques traditionnels ­ l'Action démocratique (social-démocratie), et le Copei (démocratie chrétienne) qu'il a proprement mis à mort lors du scrutin présidentiel. Il l'a rappelé avec force, dans le discours fleuve qu'il a prononcé devant le Congrès, après avoir ceint l'écharpe présidentielle et face à un parterre de chefs d'Etat et de gouvernement, dont un Fidel Castro attentif et admiratif, et une foule d'un million de personnes.

«Je suis le messager de la résurrection», a promis le nouveau numéro un vénézuélien, avant d'établir le diagnostic «catastrophique» ­ selon ses propres termes ­ de la situation économique, politique et morale de son pays. «Nous avons englouti, lorsque le prix du pé