Moscou, de notre correspondante.
Le plus célèbre des «oligarques» russes, Boris Berezovski, est en difficulté. Souvent présenté comme le «Raspoutine du Kremlin» en raison de son influence au sommet du pouvoir, il est aujourd'hui mis en cause dans un scandale d'écoutes téléphoniques de la famille Eltsine. L'affaire remonte au 20 janvier: le quotidien Moskovski Komsomolets affirme alors que Berezovski fait écouter les conversations téléphoniques du Président et de ses proches pour mieux asseoir son pouvoir sur eux. Le journaliste affirme détenir ses informations de l'UOP, le Service de lutte contre le crime organisé. Il écrit aussi que la procurature a refusé d'ouvrir une enquête «de crainte d'avoir affaire avec le puissant chef (Berezovski, ndlr)». «Mensonges», réplique l'intéressé.
Descente de police. Mardi, à 9 heures, en cagoules noires et tenues de combat, les hommes de l'unité antiterroriste Alpha font une descente au siège moscovite de la firme pétrolière Sibneft, la septième en importance du pays. Boris Berezovski, qui en avait acquis le contrôle lors de sa privatisation, affirme ne plus y avoir d'intérêts depuis qu'il a été désigné secrétaire exécutif de la CEI (regroupant toutes les ex-Républiques soviétiques, sauf les baltes). Mais beaucoup en doutent. Le raid dure jusqu'à 18 heures 30. Des scellés sont posés sur les portes d'entrée; il est interdit à quiconque de sortir. La police dit agir sur ordre de la procurature dans le cadre d'une enquête sur des écoutes illég