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Libération

Retour de la peine capitale aux Philippines. Un condamné devrait être bientôt exécuté; 914 autres pourraient suivre.

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publié le 4 février 1999 à 23h36

Les Philippines s'apprêtent à exécuter un condamné à mort, vendredi,

pour la première fois depuis vingt-trois ans. 914 autres condamnés à la peine capitale, qui croupissent dans leurs prisons depuis six ans, pourraient suivre. Leo Echegaray, un décorateur de 38 ans reconnu coupable du viol de sa fille, alors âgée de 11 ans, avait été le premier criminel à être condamné à mort en 1994, année du rétablissement de la peine capitale dans le pays. Comme lui, la moitié des 914 autres promis à l'exécution ont également été condamnés pour viol.

Echegaray avait obtenu des sursis à plusieurs reprises ces derniers mois suite à différents appels interjetés par ses avocats et des organisations opposées à la peine de mort, dont la dernière fois le 4 janvier sur ordre de la Cour suprême, trois heures à peine avant l'application prévue de la sentence. Mais les avocats de Leo Echegaray ont fait savoir lundi qu'ils renonceraient cette fois à tout nouveau recours.

Les partisans de la peine mort sont nombreux aux Philippines (80% de la population, selon un récent sondage). Ces derniers avaient organisé le mois dernier un cortège dans les rues de Manille avec la participation de la victime d'Echegaray, âgée aujourd'hui de 16 ans. La puissante Conférence des évêques philippins (la majorité de la population philippine est catholique) a malgré tout réitéré hier son opposition à la peine de mort.

Mais le président Joseph Estrada, le seul habilité à commuer les peines de mort, a indiqué qu'il resterait i