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Portrait

Hussein ibn Talal (1935-1999), un acrobate entre guerres et paix.

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Tour à tour belliqueux et diplomate, il a bâti son royaume en négociant tous les virages, entre Israël et l'OLP.
publié le 6 février 1999 à 23h38

Ce fut l'une de ses dernières apparitions publiques. Entre deux séances de chimiothérapie, à la mi-octobre 1998, un homme épuisé quitte sa clinique du Minnesota et se rend au chevet d'un autre malade. Américains, Palestiniens et Israéliens, réunis près de Washington, tentent une fois de plus de ranimer le processus de paix. Le roi Hussein contribue à débloquer les négociations et assiste, livide, le visage émacié, privé de ses derniers cheveux, à la signature d'un énième accord. «Beaucoup de gens m'ont déjà enterré. Personnellement, mon moral est au plus haut», dit-il lors de la cérémonie.

A mesure que la fin approche, sa réconciliation avec l'Etat hébreu est devenue son principal motif de fierté. Il s'y raccroche aux dépens du reste. La politique intérieure semble l'ennuyer. Seuls comptent ses rapports avec son puissant voisin. «Avant, il évoquait tout le temps la démocratie. Ce devait être son legs aux générations futures. Depuis Oslo, il ne parle plus que de la paix», confie un diplomate. Plus qu'un simple traité, Hussein ibn Talal a conclu avec son ancien ennemi une alliance stratégique, sorte de contrat d'assurance pour lui et son trône. La première puissance régionale, Israël, et la première puissance mondiale, les Etats-Unis, veillent à la survie d'une monarchie dont on a si souvent fait l'éloge funèbre.

Hussein descend du Prophète, mais aussi du premier nationaliste arabe. C'est au nom de cette double légitimité qu'il a gouverné pendant quarante-sept ans. Son arrière-g