La partie s'annonce ardue et nul n'en doute à commencer par Hubert
Védrine. Le coprésident, avec son homologue britannique Robin Cook, de la conférence sur le Kosovo se dit en effet «déterminé» plus qu'optimiste. «Dés le départ, le plus difficile sera de réconcilier l'inconciliable», reconnaît l'Américain Christopher Hill qui sera le pilier de la négociation, avec l'Autrichien Wolfgang Petritsch pour l'Union européenne et le Russe Boris Maiorski.
Unité occidentale. Mais les Européens, au travers de la France, ne se limitent pas cette fois à de la diplomatie hôtelière en offrant le château de Rambouillet. Paris et Londres ont été à l'origine de ce forcing diplomatique assorti d'un calendrier strict, avec des menaces sur les deux parties, imposant cette stratégie à une administration américaine encline à des frappes aériennes après un dernier ultimatum à Slobodan Milosevic. C'est une espèce de «Dayton européen». Sur cette base de l'US Air Force, dans l'Ohio, avaient été négociés, en novembre 1995, les accords de paix en Bosnie dont Washington était le véritable maître d'oeuvre. Cette fois-ci, l'Europe sera sur le devant de la scène au moins autant que les Américains. La méthode sera la même: un huis clos jusqu'à l'accord final. L'austère hôtel Hope de la base de Dayton, avec ses salles de conférence affublées de doux noms comme «B 29 superforteresse volante» et les passages aériens à basse altitude, rappelait aux Bosniaques, aux Croates et en premier lieu aux Serbes la réalité