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Libération

Rambouillet: huis clos pour le Kosovo. Négociateurs serbes et albanais ont huit jours pour parvenir à un début d'accord sur l'autonomie.

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publié le 6 février 1999 à 23h38

Le décor est planté: un somptueux château, et les invités sont en

route. Mais un ultime bras de fer entre Albanais et Serbes, bloquant le départ de la délégation de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), faisait planer un doute quant à la capacité des participants à la conférence de Rambouillet d'aboutir à un accord sur une «autonomie substantielle» du Kosovo réclamée par la communauté internationale. A l'exception du leader modéré de cette province serbe peuplée à 90% d'Albanais, Ibrahim Rugova, qui a immédiatement répondu présent, tous se sont fait prier avant de céder faute d'alternative.

Point commun. Sans rival dans les rangs de sa communauté jusqu'en mars, Ibrahim Rugova conduit, après un an de conflit, une délégation albanaise de seize membres où les extrémistes sont plus nombreux que les modérés. Leur point commun est de vouloir l'indépendance, leurs divergences portant sur les délais et la marche à suivre. L'écrivain francophile est secondé de quatre membres de son parti, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), parmi lesquels se distinguent la figure de Fehmi Agani, un sociologue de 66 ans à la fois subtil et tolérant, et Bujar Bukoshi, un médecin installé en Allemagne chargé depuis huit ans de ramasser des fonds dans la diaspora.

La délégation reste très hétéroclite et les diplomates ne cachent pas qu'ils craignent qu'elle explose. L'UCK a désigné ses cinq délégués après avoir fait comprendre qu'elle entendait jouer le rôle de leader à la table des négociations. Les r