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Libération

Conférence de Rambouillet sur le Kosovo. Le huis clos met la ville en état de siège. Dispositif de sécurité, journalistes et Albanais ont envahi Rambouillet.

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publié le 8 février 1999 à 23h39

Rambouillet, envoyé spécial.

Sur les pourtours de l'ancienne place de la Foire, les commerçants font grise mine. Malgré les oriflammes accrochés aux façades, leurs chiffres d'affaires sont en berne. Pour cause de pourparlers au château, le marché du samedi a été déplacé vers la périphérie de la ville, drainant dans son sillage les chalands du week-end. Et l'impressionnant dispositif de sécurité déployé dans le centre de Rambouillet n'incite guère les curieux au lèche-vitrines.

Tapis et blason. A l'emplacement habituel des étals, les porte-parole de la diaspora albanaise ont dressé une estrade. Un tapis, quelques drapeaux, l'aigle à deux têtes pour blason et des affiches à la gloire de l'armée de libération du Kosovo, cette «UCK» dont une centaine manifestants scandent le nom. Beaucoup d'hommes graves, portant moustache. Ils sont venus de Lyon ou de Marseille, souvent en famille, pour soutenir la délégation kosovare, ou, comme Ndock Voci, «lui rappeler qu'une indépendance ne s'obtient jamais qu'avec un stylo».

Armada. Contenant fermement sur son carré de pavés, le petit rassemblement albanais, une armada de CRS et de gendarmes quadrillent les rues, cherchant à distinguer les protestataires des habitants du cru. Des inspecteurs des Renseignements généraux à l'affût se mêlent aux journalistes, qui se pressent autour du «contact autorisé» de l'UCK en France. En fin de matinée, une poignée de manifestants réussit toutefois à se faufiler dans l'entourage des ministres français et bri