Amsterdam, de notre correspondante.
Six ans après le crash du Boeing de la compagnie israélienne El Al à Amsterdam, il s'avère que l'avion contenait des produits toxiques sans doute destinés à la fabrication d'armes pour l'Etat hébreu. Mais ces informations ont été délibérément cachées par El Al et les services aériens de l'aéroport de Schiphol, pourtant avertis trente minutes seulement après le crash. A l'occasion d'une grande enquête du parlement néerlandais, diffusée en direct à la télévision, qui s'est ouverte la semaine dernière, les principaux acteurs ont enfin levé le voile. Et les Néerlandais sont aujourd'hui scandalisés. Les premières têtes ont commencé à tomber: le chef des autorités aériennes et trois autres employés du contrôle aérien de l'aéroport ont été suspendus vendredi.
Le 4 octobre 1992, juste après que l'avion-cargo se soit écrasé sur deux immeubles d'un quartier d'immigrés, faisant 43 morts, des pompiers volontaires et des bénévoles avaient agi sans savoir qu'ils étaient probablement exposés à des émissions nocives. «Des fleurs et du parfum», telle était la cargaison officielle du Boeing. Or, depuis des années, plusieurs de ces personnes se plaignent de maux divers inexplicables et demandent une reconnaissance. Jusqu'ici, on les avaient simplement traités d'excités.
Juste avant d'être interrogé par les parlementaires, le responsable de la sécurité aérienne a «retrouvé» une cassette contenant les entretiens téléphoniques entre sept personnes dans la demi-heu