Pékin, de notre correspondante.
Dix-neuf mois après la rétrocession de l'ancienne colonie britannique de Hong-kong à la Chine, la première crise politique vient d'éclater entre la «région administrative spéciale» et Pékin. A l'origine du différend, une décision de la Cour suprême de Hong-kong, du 29 janvier, simplifiant les procédures d'immigration pour les enfants nés sur le continent chinois, d'un parent vivant à Hong-kong. La décision concerne potentiellement 320 000 enfants, nés en Chine avant que leurs parents obtiennent leur carte de résident à Hong-kong ou hors mariage. Un grand nombre de Hongkongais ont en effet renoué avec les vieilles coutumes en prenant une concubine sur le continent, dont ils ont parfois un enfant.
Justice indépendante. Il semble peu probable que cette décision de la Cour suprême entraîne une vague d'entrées sur le petit territoire. Mais elle suscite une controverse autour de l'indépendance du système judiciaire de Hong-kong, auquel les 6 millions d'habitants du petit territoire et la communauté internationale d'affaires sont très attachés. Lundi soir, le directeur du bureau d'information du gouvernement chinois a estimé, lors d'une rencontre pour le nouvel an avec la presse étrangère, que la décision de la Cour suprême de Hong-kong «devait être modifiée» car elle va «à l'encontre de la Loi fondamentale», la mini-Constitution de Hong-kong, négociée entre Britanniques et Chinois.
Le verdict de la Cour suprême va surtout à l'encontre d'une interpréta