Bonn, de notre correspondante.
Une élection régionale aura suffi à faire capituler les sociaux-démocrates allemands (SPD) sur la double nationalité. Deux jours après avoir perdu les élections en Hesse (qui le privent de sa majorité absolue au Bundesrat, la Chambre haute du Parlement), Gerhard Schröder a annoncé hier que des «restrictions importantes» devraient être apportées au projet de réforme du droit de la nationalité. «Nous avons besoin d'un consensus», a renchéri le président du SPD, Oskar Lafontaine.
Cette invitation au «dialogue» avec l'opposition signifie en clair que le SPD est prêt à renoncer au principe de la double nationalité, qui aurait permis à quelque 4 millions d'étrangers de devenir allemands tout en gardant leur passeport d'origine. L'opposition conservatrice, la CDU, qui y est farouchement hostile, a remporté les élections de Hesse en lançant une collecte de signatures contre la double nationalité.
Un compromis pourrait s'esquisser autour d'un projet présenté par le petit parti libéral: accorder la double nationalité aux enfants d'étrangers nés en Allemagne jusqu'à 18 ou 23 ans, âge auquel ils devraient choisir entre leurs deux passeports. Schröder a suggéré hier que ce modèle puisse être aussi appliqué aux adultes, qui disposeraient d'un certain temps après leur naturalisation pour choisir entre leurs deux passeports.
Tandis qu'il recule sur le droit de la nationalité, le SPD a en revanche signalé sa volonté de passer en force un projet qui lui tient davant