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Libération

Attali, très cher conseiller de Sassou N'Guesso au Congo. Il travaille sur les dossiers financiers et une réforme bancaire.

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publié le 11 février 1999 à 23h42

Jacques Attali ne peut s'empêcher de conseiller les princes. Après

avoir été, pendant plus de dix ans, au côté de François Mitterrand, ce touche-à-tout intellectuel prodigue ses avis à un chef d'Etat africain: le général-président Denis Sassou N'Guesso du Congo-Brazzaville. Cet ancien autocrate, adepte du marxisme tropical, a été battu aux élections de 1992 avant de revenir au pouvoir, en octobre 1997, par les armes. Depuis mai 1998, Jacques Attali lui vend sa matière grise mais, aussi, son carnet d'adresses international. Selon une source à la présidence congolaise, il toucherait «un forfait» de 400 000 F (61000 euros) par mois. C'est beaucoup d'argent pour un pays qui, ne s'étant jamais relevé de la guerre civile de 1997, s'est transformé depuis trois mois en une terre à butin pour miliciens, dont ceux du président Sassou N'Guesso (les Cobras), qui ont massacré plusieurs milliers de civils dans les quartiers sud de Brazzaville, en décembre.

Dans le VIIIe arrondissement de Paris, où est sis le bureau d'études Attali et associés (A&A), on proteste que les honoraires perçus «sont nettement moins importants». Outre Attali, quatre de ses collaborateurs travailleraient ­ parfois «en mission» à Brazzaville ­ sur les «dossiers financiers du Congo», notamment pour aplanir les relations avec le FMI, la Banque mondiale et l'UE. Par ailleurs, A&A préparerait une réforme bancaire, exigée par le FMI, et la mise en place de «microcrédits devant créer des emplois de proximité».

Evidemment,