Rome, de notre correspondant.
Amaigri, vieilli, l'ancien financier Sergio Cusani est sorti mardi soir de la maison d'arrêt de Milan après deux ans d'incarcération. Jusqu'en 2001, il purgera la fin de sa peine auprès des services sociaux de la ville. Il était le dernier prisonnier condamné dans le cadre de l'affaire «Mains propres». Mais aussi, quasiment le seul. Sept ans après le début des enquêtes sur la corruption, les magistrats doivent tirer plus ou moins ouvertement un bilan amer de leur action. Non seulement, ils sont régulièrement mis sur la sellette et accusés d'interférer dans la vie politique du pays, mais, surtout, ils doivent se rendre à une cruelle évidence: pris en exemple un peu partout dans le monde, Tangentopoli n'a pour l'heure permis de ne mettre presque aucun gros poisson en prison.
Nouveaux responsables. Certes, la plupart des dirigeants politiques de ce que les Italiens appellent désormais «la Première République» ont laissé la place à de nouveaux responsables: les gouvernements de Romano Prodi et Massimo D'Alema constituent de ce point de vue une rupture nette par rapport aux pratiques du passé notamment en ce qui concerne le financement illégal des partis politiques. Mais la plupart des inculpés et des condamnés de «Mains propres» ont, pour l'heure, échappé au couperet définitif de la justice et à l'incarcération. «C'est sûr: on ne peut pas comparer les boss mafieux et les inculpés de Tangentopoli. Mais je crois qu'à distance de plusieurs années, le cit