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Libération

Lindberg, qui vola au secours des phoques. Auteur d'un rapport qui mit fin à la chasse en 1989, le Norvégien a dû s'exiler en Suède.

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publié le 11 février 1999 à 23h42

Tromso (Norvège), envoyé spécial.

Il est revenu et la Norvège n'a sombré ni dans les feux de l'enfer ni dans la guerre civile. Odd F. Lindberg est l'homme par qui le scandale est arrivé. A cause ou grâce à lui, selon le point de vue, la chasse au phoque est devenue une activité squelettique, qui ne survit qu'à coups de subventions. Pour la première fois depuis sept ans, il est revenu cette semaine à Tromsø, dans le nord de la Norvège, invité par un club de journalistes pour discuter liberté d'expression. Depuis quelques mois, des médias norvégiens font en effet leur mea-culpa, estimant qu'ils ont mal traité son affaire. Certains proposent même de payer ses dettes.

A Tromsø, capitale norvégienne de la chasse au phoque, l'ex-inspecteur était attendu sans grand enthousiasme. «Même si peu de gens sont directement concernés par la chasse aux phoques, c'est une question de principe, estime Peter, serveur dans un bistrot sur Storgatan. Les gens risquaient leur peau sur la glace. On est fier de ce passé.» Ingrid, une cliente, surenchérit: «Cette partie de la Norvège était très pauvre. La chasse au phoque était une question de survie. D'un autre côté, je plains Lindberg. Il ne devait pas imaginer ce qu'il allait mettre en branle.»

Classé secret. Il y a une dizaine d'années, Lindberg, alors inspecteur du ministère de la Pêche, avait passé, caméra au poing, deux saisons à bord d'un bateau, parti sur les côtes du Groenland pour la chasse au phoque. Le rapport qu'il ramena fut classé secre