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Libération

Tony Blair resserre la vis de l'Etat-providence. Aides sociales et accueil des réfugiés en voie de réforme.

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publié le 11 février 1999 à 23h42

Londres, de notre correspondant.

Réfugiés, filles mères ou chômeurs, prenez garde. Tony Blair réforme l'Etat-providence et serre les boulons. Coup sur coup, le gouvernement a annoncé une refonte du système d'aides sociales et une réforme des procédures d'accueil des réfugiés. Présentées hier au Parlement comme «dures mais justes» par les ministres de Blair, ces réformes risquent au contraire, selon la gauche du Parti travailliste, de fragiliser une partie de la société britannique. «Le nouveau régime d'aides sociales sera beaucoup plus dur qu'attendu», a annoncé hier le ministre des Affaires sociales, Alistair Darling. L'idée de base du gouvernement est de «modifier la culture même du Welfare State» en faisant tout pour que les bénéficiaires des aides sociales travaillent. Tous les bénéficiaires d'allocations seront convoqués, sous peine de perdre leurs revenus en cas de refus, par les bureaux d'aide sociale qui les inciteront à prendre un emploi.

Déjà, les chômeurs en cas de refus d'une offre d'emploi jugée décente peuvent se voir supprimer leurs aides. Selon le gouvernement, il s'agit de sortir les Britanniques les plus pauvres de la dépendance de l'assistance. En des termes que ne renierait pas un moraliste victorien, Alistair Darling explique: «Les gens ont droit à notre soutien, mais, en échange, ils doivent prendre la responsabilité de s'aider eux-mêmes.» Les handicapés moteurs et mentaux seront ainsi invités à travailler. Tout en convenant que le Welfare State, créé apr