Dans la corne de l'Afrique, où l'Ethiopie et l'Erythrée
s'affrontent, les militaires français sont particulièrement inquiets pour la sécurité de leur «bac à sable», la république de Djibouti. Les 3 100 soldats «prépositionnés» dans cette ancienne colonie ont été placés dans une «posture de vigilance confortée», a annoncé hier le ministère de la Défense. Washington a par ailleurs demandé à ses ressortissants de quitter l'Ethiopie et l'Erythrée.
Aux yeux de l'état-major, la principale menace vient de l'aviation érythréenne, qui pourrait s'en prendre au port de Djibouti, par où transite l'essentiel du commerce de l'Ethiopie. Les militaires redoutent moins un bombardement, peu probable, qu'une simple incursion au-dessus de la ville. Une «gesticulation», comme disent les stratèges, qui ridiculiserait la France, incapable d'assurer la défense de l'espace aérien de Djibouti.
Satellite espion. Les Erythréens ont désormais les moyens d'une telle action. Ils ont acquis six Mig 29, et selon la DGSE, d'autres sont en cours de livraison. Ces avions très performants, de fabrication russe, appartiennent à la même génération que les Mirage 2000 ou les F16 C américains. A plusieurs reprises, le satellite espion français Hélios 1 les a photographiés sur leur base d'Asmara, et des vols de reconnaissance de Mirage IVP auraient eu lieu au-dessus de l'Erythrée. Les Mig 29 seraient pilotés par des «conseillers» étrangers. Prudence. Face à cette menace, Paris renforce les moyens de défense aérienne d