La vieille querelle entre l'Espagne et le Royaume-Uni autour de la
souveraineté de Gibraltar, colonie britannique lilliputienne de 6 km2, reprend des tours agités, à l'occasion d'une dispute sur les droits de pêche. Hier, le gouvernement de Tony Blair exhortait Madrid à mettre fin aux «tracasseries» imposées selon lui aux 30 000 habitants du «Rocher de Gibraltar». Londres fait référence aux mesures de rétorsion que les autorités espagnoles ont commencé à appliquer contre les Gibraltariens: contrôles douaniers tatillons, difficultés faites aux conducteurs locaux en route vers l'Espagne au prétexte que leurs permis de conduire ne seraient pas «aux normes européennes», le tout provoquant des heures d'attente à la frontière et la colère de citoyens ayant le sentiment d'être «pris en otage». D'autant que, ces derniers jours, les autorités espagnoles ne cachaient pas leur intention d'aller plus loin: interdire le survol des avions en direction de Gibraltar. Les réactions ne se sont pas fait attendre.
Très remonté, le Premier ministre de Gibraltar, Peter Caruana, a parlé d'une volonté d'imposer un «blocus»; quant aux autorités britanniques, elles parlaient de porter plainte auprès de l'Union européenne. Conséquence: le ton de leurs homologues espagnols a baissé d'un cran. Hier, Madrid faisait savoir que cette mesure n'était «qu'à l'étude» et qu'il n'était pas question, pour l'instant, «d'interdire les vols commerciaux».
A l'origine de ce heurt, un litige sur les eaux de pêche. Depui