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«Il n'y aura pas de Grande Albanie""» Durs ou modérés, les Serbes refusent l'idée d'indépendance du Kosovo.

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publié le 12 février 1999 à 23h43

Qu'ils soient durs, comme le président yougoslave Milosevic, ou

modérés, comme l'écrivain Vuk Draskovic, l'ex-opposant récemment nommé vice-Premier ministre fédéral, les responsables serbes disent tous la même chose: l'autonomie du Kosovo n'est concevable que dans le respect de l'intégrité territoriale de la Serbie et de la République fédérale de Yougoslavie (RFY). «Nous sommes prêts à tous les compromis, même les plus douloureux, pour assurer cette autonomie au sein de la Serbie», a déclaré hier Vuk Draskovic dans une conférence de presse au centre culturel yougoslave. «Mais il n'y aura pas de Grande Albanie, pas de Kosovo indépendant, pas de troisième république» (au sein de la RFY, formée de la Serbie et du Monténégro, ndlr). Et il a martelé: «Il n'y aura pas de référendum pour nous dire où sont les frontières de la Serbie. Nous savons où elles sont et nous les défendrons comme les Américains ou les Français défendraient les leurs.»

Responsabilité. En signant les dix principes de l'accord-cadre, les Serbes mènent un jeu qui consiste à paraître conciliant pour pouvoir rejeter sur la partie adverse la responsabilité du blocage des négociations. Ils font par exemple valoir qu'ils ont proposé aux Albanais de s'asseoir en tête à tête et que ce sont ces derniers qui ont refusé. De même, ils ont élevé le niveau de leur délégation de manière à laisser entendre que les pourparlers pourraient se débloquer.

«Bantoustan». Pour la première fois, Belgrade semble avoir compris l'importanc