La Chine ressort les vieilles méthodes de la guerre froide pour
compromettre la dissidence. Le 30 octobre, Cai Guihua, un militant du Parti démocratique de Chine (PDC, illégal), dîne dans sa chambre d'hôtel avec un homme d'affaires. Deux femmes entrent sans s'annoncer et se déshabillent en toute hâte. Avant que les deux hommes ne se remettent de leur surprise, un groupe de policiers, brandissant une caméra vidéo, envahit les lieux et arrête le dissident. Il est accusé de piaoji, littéralement «fréquenter les prostituées». Cai (40 ans) sera peu après condamné, «preuves à l'appui», à neuf mois de détention, avec un autre militant du PDC, Han Lifa (37 ans), à qui est arrivé une mésaventure tout aussi étrange, selon les précisions du Centre d'information sur les droits de l'homme et le mouvement démocratique, basé à Hong-kong. Invité à boire un verre avec un ami le 23 octobre, Han s'endort, pour se réveiller dans une cellule, accusé lui aussi de «fréquenter des prostituées». Han et Cai avaient déjà eu maille à partir avec les autorités. Cai avait purgé deux ans de prison pour avoir tenté de former un syndicat libre en 1989. Han venait, lui, tout juste d'être libéré, en mars 1998, d'un «camp de rééducation par le travail» où il avait passé trois ans.
Deux autres militants du PDC, Zhang Lin et Wei Quanbao, sont également tombés dans des pièges similaires. Ils ont été condamnés l'an dernier à trois ans de camp de travail après avoir été arrêtés dans la ville méridionale de Canton po