Le Cap, de notre correspondante.
C'est officiel: pour la première fois depuis dix ans, les défenses d'éléphants d'Afrique sont à nouveau à vendre. La décision a été approuvée, mercredi à Genève, par la Convention internationale sur le commerce des espèces menacées (Cites), une institution rassemblant 138 pays dans le cadre du Programme pour l'environnement des Nations unies.
La reprise du commerce de l'ivoire sera certes partielle et limitée: la vente se fera une seule fois par an et portera cette fois-ci sur quelque 30 tonnes d'or blanc. Seuls trois acteurs sont concernés par cette transaction. Deux pays vendeurs, la Namibie et le Zimbabwe, et un pays acheteur, le Japon. Egalement candidat, le Botswana devra attendre de satisfaire à tous les critères de la Cites avant d'être autorisé à vendre ses propres défenses d'éléphants. Dans l'immédiat, le Zimbabwe devrait fournir au Japon près de 20 tonnes d'or blanc prélevé sur des stocks déjà existants d'éléphants morts. La Namibie vendrait, de son côté, 13,8 tonnes.
Massacres. Malgré ses limites et sa prudence, la décision de la Cites dont le principe avait déjà été accepté lors du sommet d'Harare en juin 1997 risque de susciter bien des polémiques. Le débat se résume à une question en apparence contradictoire: doit-on tuer quelques éléphants pour sauver l'espèce? Jusqu'à la fin des années 80, l'enjeu était ailleurs: la convoitise des chasseurs d'ivoire avait alors contribué à décimer les éléphants d'Afrique. De 1,3 million en 19