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Libération

Russie : des archives partent en fumée. Le centre de police de Samara a été entièrement ravagé par le feu.

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publié le 13 février 1999 à 23h44

Moscou, de notre correspondant.

Une ruine fumante qui replonge la Russie dans les images de la dernière guerre mondiale, c'est tout ce qui reste du vaste centre de police de Samara, l'une des grandes villes de la Volga. Le lieu a été ravagé, mercredi vers 18 h 50, par un incendie qui a rapidement pris des proportions gigantesques pour n'être circonscrit que le lendemain dans la matinée. Le bilan, encore provisoire, a été annoncé sur les chaînes de télévision: 31 cadavres, dont 11 non identifiés, 45 disparus, des dizaines de personnes hospitalisées, dont au moins deux dans un état très grave. Fuite impossible. L'incendie, le plus meurtrier depuis longtemps en Russie, semble avoir pris dans les bureaux des enquêtes économiques et s'être propagé à toute allure, les structures intérieures en bois de ce bâtiment stalinien de cinq étages, construit en 1936, et les fenêtres ouvertes, facilitant le travail. Envahi par une épaisse fumée, le grand escalier a coupé court à bien des fuites: certains ont sauté par les fenêtres ­ on compte beaucoup de traumatisés parmi les 200 à 300 personnes qui se trouvaient alors à l'intérieur du bâtiment. Les chaînes de télévision ont diffusé des images de ce bâtiment en flammes auquel faisaient face des pompiers visiblement en sous-nombre et sous-équipés. Avant que n'arrive une grande échelle, leurs petites échelles ne pouvaient atteindre que le deuxième ou troisième étage. Et, entre un feu dévastateur et des pompiers courageux brandissant des lance