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Libération

Le rêve commun des Albanais du Kosovo.Si leurs stratégies diffèrent, leur objectif est le même: l'indépendance.

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publié le 15 février 1999 à 23h44

Rambouillet envoyé spécial

«Rambouillet = indépendance», proclame en de maladroites lettres majuscules une pancarte accrochée sur la grille du parc, à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau du château de Rambouillet, où se déroulent depuis une semaine les négociations sur le Kosovo. Quelque 10 000 à 15 000 Kosovars, arrivés de toute la France, mais aussi d'Allemagne, de Suisse, de Belgique ou même des Etats-Unis, se massaient samedi après-midi dans la petite ville des Yvelines pour marteler leur revendication première: «Un Kosovo libre indépendant.» La plupart criaient des slogans à la gloire de l'UCK, les combattants de l'Armée de libération du Kosovo. Quelques-uns scandaient le nom d'Ibrahim Rugova, l'écrivain pacifiste, par deux fois triomphalement élu «Président» dans un scrutin parallèle, le maître d'oeuvre pendant une décennie d'une résistance civile de masse.

Statut intérimaire. Les deux stratégies divergent mais poursuivent le même objectif: arracher la reconnaissance de la république du Kosovo en tant qu'Etat souverain. Les Kosovars sont unanimes sur ce point et savent que tout se joue maintenant autour de la table de négociation. Cette conférence est pour eux déjà en elle-même un succès, puisqu'elle internationalise la crise. Mais le projet qui leur est soumis prévoit une «autonomie substantielle» pour le Kosovo, statut intérimaire qui pourrait être revu d'ici à trois ans. Il est clairement spécifié que le Kosovo restera à l'intérieur des frontières de la Yougos