Menu
Libération

Bucarest risque un nouveau choc avec les gueules noires. Cozma, le leader des mineurs, condamné à 18 ans de prison.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 février 1999 à 23h45

Les autorités roumaines choisissent l'épreuve de force, trois

semaines à peine après avoir cédé aux revendications des «gueules noires», qui marchaient sur Bucarest. La Cour suprême a annoncé hier la condamnation en appel à dix-huit ans de prison de Miron Cozma, 44 ans, leader charismatique des mineurs de la vallée du Jiu, devenu un des ténors de l'extrême droite raciste du parti Romania Mare (Grande Roumanie) de Corneliu Vadim Tudor.

Miron Cozma était jugé pour des faits remontant à septembre 1991, quand, à l'appel des néocommunistes au pouvoir, il avait envahi, avec ses mineurs, les rues de la capitale roumaine, renversant le Premier ministre Petre Roman, devenu depuis social-démocrate, et terrorisant les partis et les personnalités de l'opposition démocratique. L'émeute fit au moins 3 morts et 455 blessés. Accusé «d'avoir sapé l'autorité de l'Etat», il avait été condamné en première instance, en juin 1998, à dix mois de prison pour «trouble de l'ordre public». Un verdict jugé beaucoup trop clément par l'opinion publique et les partis de la coalition gouvernementale (chrétiens-démocrates, libéraux, sociaux-démocrates et Parti de la minorité hongroise).

La décision d'appel, qui arrive après les manifestations de mineurs de janvier, semble mettre fin à la longue impunité d'un leader déjà éclaboussé dans plusieurs affaires de droit commun et qui menait grand train depuis sa remise en liberté, affichant ses liens avec des affairistes et l'extrême droite. Lors de la dernière march