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Libération

Interpol : réunion malvenue en Birmanie. Le sommet sur l'héroïne est boycotté par cinq pays, dont les Etats-Unis.

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publié le 16 février 1999 à 23h45

Bangkok, de notre correspondant.

Interpol n'imaginait sans doute pas que son projet d'organiser sa quatrième conférence internationale sur l'héroïne en Birmanie, le plus important producteur mondial de cette drogue, puisse déclencher une tourmente diplomatique. Prévue à Rangoon du 23 au 26 février, la réunion doit permettre, aux policiers antinarcotiques et aux experts douaniers venus du monde entier, d'échanger des informations et de recueillir des données sur les développements de la lutte antidrogue en Birmanie. A deux semaines de l'ouverture, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas ont brutalement annoncé qu'ils boycotteraient la conférence afin de ne pas cautionner la politique antinarcotique de la junte birmane. «Les Etats-Unis croient que le régime birman pourrait utiliser la réunion pour créer la fausse impression qu'elle indiquerait une approbation internationale de ses performances antinarcotiques et anticriminelles», explique l'ambassade américaine à Bangkok. Enfonçant le clou, l'Institut pour une société ouverte, financé par George Soros, considère que la rencontre «revient à organiser une conférence sur les droits des femmes à Kaboul».

Concertations. Cette vague inattendue de retraits semble avoir pris de court les autres participants, en tout premier lieu la France, où siège Interpol. Selon une source informée, le ministère de l'Intérieur a décidé, après consultation du Quai d'Orsay, que «la France pouvait valablement y partici