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Libération

La déroute des mineurs roumains. Après de violents affrontements, la police a arrêté hier leur chef.

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publié le 18 février 1999 à 23h47

Bucarest, de notre correspondante.

Les jardins sont ravagés. Des pneus et des vitres brisées venant de dizaines d'autobus hors d'usage jonchent la chaussée. Une centaine de voitures qui avaient transporté les mineurs en colère de la vallée du Jiu, protestant contre la condamnation de leur leader Miron Cozma à dix-huit ans de prison, sont renversées dans les fossés, tôle enfoncée, coffres ouverts. Stoenesti, dans le département d'Olt, (220 km à l'ouest de Bucarest) évoque, à l'aube de ce 17 février, un paysage d'après bataille.

Deux heures de combat. La confrontation entre les mineurs, qui entendaient marcher sur Bucarest, et les forces de la gendarmerie, appuyées par les troupes spéciales du ministère de l'Intérieur, a été brutale. Bilan: des dizaines de blessés, un mort et quelque 350 interpellés. Bien que Cozma ait misé sur la rapidité de mouvement et l'effet de surprise, la colonne de ses partisans a été stoppée près du pont de la rivière Olt et encerclée. La résistance des mineurs a été anéantie au bout de deux heures.

Les mineurs, armés de matraques, chaînes, armes de chasse et grenades lacrymogènes, ont tenté de forcer le barrage de police situé sur le pont mais ils ont été écrasés. Le général Anghel Andreescu, commandant de la gendarmerie, s'était promis d'effacer la défaite subie en janvier à Costesti (Arges), quand les mineurs avaient eu le dessus sur les forces de l'ordre, et de mettre les menottes à Cozma. Il a tenu parole. Cozma, qui avait pris la fuite sans partici