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Libération

Après l'arrestation d'Abdullah Öcalan. Ankara accentue sa pression sur le PKK en Turquie et en Irak. Crise politique en Grèce, après le cafouillage fatal au chef kurde.

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publié le 19 février 1999 à 23h48

Alors qu'Ankara durcit la répression contre les militants pro-kurdes

et les défenseurs des droits de l'homme, les manifestations se sont poursuivies hier dans toute l'Europe pour la troisième journée consécutive pour dénoncer l'enlèvement et l'arrestation d'Abdullah Öcalan, le leader des rebelles kurdes turcs du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Détenu dans l'île prison d'Imrali, dans la mer de Marmara, il sera interrogé aujourd'hui par les procureurs de la cour de sûreté de l'Etat. Les conditions du futur procès, malgré les engagements du premier ministre turc Bülent Ecevit, préoccupent les capitales européennes et les organisations des droits de l'homme (lire page suivante). Dans un communiqué présenté comme un «message du comité central du PKK et de la direction de l'Armée populaire de libération du Kurdistan émanant d'Osman Öcalan», le frère d'Abdullah, les rebelles menacent «d'intensifier et étendre la guerre» contre la Turquie. De son côté, Ankara a accru ses opérations contre le PKK lançant une incursion dans le nord de l'Irak contre ses bases et engageant dix mille hommes appuyés par des hélicoptères. Depuis la capture d'Öcalan, la police a arrêté un millier de sympathisants ou considérés tels du PKK notamment de nombreux membres du Parti de la démocratie du peuple (Hadep, pro-kurde) et plusieurs dirigeants de l'Association turque des droits de l'homme (IHD) présidée par Akin Birdal, qui avait échappé de peu à la mort lors d'une attaque armée en mai dernier.