Istanbul, de notre correspondant.
Des manifestations sporadiques en faveur d'Abdullah Öcalan continuent en Turquie, où un protestataire a été tué par balles à Kiziltepe, près de la frontière syrienne. Mais trois jours après l'incarcération du chef des rebelles kurdes, les jubilations nationalistes commencent à se calmer dans l'opinion publique turque, et Ankara semble hésiter entre deux options sur la question kurde. Durcir la répression pour tenter d'éradiquer un mouvement kurde affaibli ou ouvrir la voie à une solution politique. Le président de la République Suleyman Demirel a lancé un appel pour la «fraternité», dans lequel il demande «la réunion extraordinaire du Parlement pour légiférer sur la loi des repentis», qui prévoit des réductions de peine aux militants du PKK qui se rendraient aux autorités turques. Il a qualifié d'«enfants de la patrie» «les jeunes qui sont dans les montagnes et qui ont été trompés». Dans une interview accordée au quotidien Milliyet (700 000 exemplaires, centre-gauche), le chef de l'Etat évoque à propos d'Öcalan «un jugement équitable et transparent où les droits de la défense seront respectés», ajoutant que «l'image de la Turquie au sujet des droits de l'homme devra être transformée». Les chaînes populaires de télévision privées et la presse écrite proche du pouvoir ont également lancé des campagnes pour «soutenir le Sud-Est anatolien»: «Hommes d'affaires, artistes, journalistes, sportifs, tous au Sud-Est!» lance Show TV. La carence explicite