Lagos, envoyé spécial.
Tout en faisant un pas de plus sur le chemin du retour à un régime civil, les législatives qui doivent être organisées aujourd'hui au Nigeria le pays le plus peuplé d'Afrique avec 110 millions d'habitants constituent une peu flatteuse première mondiale: les 360 députés de la future Assemblée nationale et les 109 sénateurs, qui représenteront les 36 Etats membres de la fédération, seront choisis sans que ni les électeurs ni les candidats connaissent la durée ou les attributions de leurs mandats. Car la nouvelle Constitution n'a toujours pas été rendue publique par les militaires au pouvoir. Ceux-ci ont seulement indiqué qu'elle ressemblerait «beaucoup» à celle de 1979, qui avait attribué des pouvoirs très étendus au président.
«Ambassadeurs». Et si la junte militaire modifiait la loi fondamentale en fonction des résultats du scrutin? «Dans tous les cas de figure, les parlementaires ne seront que les ambassadeurs de leur région dans la capitale fédérale», a reconnu hier un candidat du Parti démocratique populaire (PDP), la formation qui a remporté l'élection des gouverneurs, en janvier, dans 20 des 36 Etats. «Comme le Nigeria sera toujours gouverné par un homme fort, quel que soit le régime, l'essentiel, c'est la présidentielle.» Celle-ci aura lieu dans une semaine et opposera le général à la retraite Olusugun Obasanjo, déjà au pouvoir il y a vingt ans, à un autre Yoruba, Ola Falae, ancien ministre des Finances.
«Who's who». En attendant ce «combat des