Islamabad envoyée spéciale
«La visite historique du leader indien au Pakistan est peut-être le seul événement récent dont la symbolique puisse être comparée à celle de la chute du mur de Berlin», commentait hier matin, un journaliste débordant d'enthousiasme du journal pakistanais The News. Cela faisait dix ans qu'un Premier ministre indien n'était pas venu en visite au Pakistan. A l'issue de la conférence de presse donnée hier soir, avant le retour en Inde d'Atal Behari Vajpayee, la fièvre était en partie retombée. Nawaz Sharif, le Premier ministre pakistanais, et son homologue indien n'ont fait qu'annoncer ce que l'on savait déjà: la nécessité pour les deux pays de régler leurs différends par la voie de la négociation. Aucun engagement concret n'a été signé, ni sur le nucléaire ni sur la question du cachemire.
Pourtant, samedi, c'est le «bus de l'espoir» que tout le monde attend au poste frontière de Wagah, à une demi-heure de route de Lahore. Atal Behari Vajpayee a en effet décidé d'inaugurer la première liaison d'autobus reliant les deux pays, depuis la partition de 1947. Monté côté indien, à 37 km de la frontière, le Premier ministre est attendu à 16 heures par Nawaz Sharif, son homologue pakistanais, 500 journalistes et un important dispositif de sécurité. Un quart d'heure plus tôt, les gardes frontaliers des deux bords ouvrent dans un grincement métallique les deux portes qui séparent les deux pays. Le Premier ministre pakistanais s'est aventuré d'un mètre seulement sur