Le Caire de notre correspondant
Jamais depuis la fin de la guerre du Golfe, le régime de Saddam Hussein n'avait été confronté à une contestation intérieure d'une telle ampleur. Une nouvelle fois, c'est la communauté chiite qui a bougé, réagissant à la mort de son chef spirituel, l'ayatollah Mohammed Mohammed Sadek al-Sadr, âgé de 50 ans, vraisemblablement assassiné par des agents du régime.
Les troubles ont immédiatement éclaté après l'annonce, samedi, par l'agence de presse officielle INA, du décès du religieux et de ses deux fils dans la ville de Nadjaf, l'un des berceaux de l'islam chiite. Selon un correspondant de la chaîne américaine CNN présent à Bagdad, «beaucoup de gens sont descendus dans les rues, où ils se sont opposés à des forces de sécurité puissamment armées». Les accrochages se seraient concentrés à Saddam-City, immense banlieue déshéritée d'1,5 million d'habitants au nord de Bagdad, où se trouve la majeure partie des habitants chiites de la capitale. Selon le parti chiite d'opposition islamiste Al-Daawa, en exil à Damas, les affrontements auraient fait au moins 15 tués. Des témoins contactés au téléphone depuis Amman par l'AFP parlent d'un «véritable carnage».
Calme apparent. Simultanément, plusieurs villes du Sud, où vit la communauté chiite, majoritaire dans le pays, se sont soulevées. D'après le représentant à Londres de l'Assemblée suprême de la révolution islamique d'Irak (Asrii), l'armée aurait bombardé des quartiers dont elle avait perdu le contrôle à N