Menu
Libération

Ocalan sur écoutes et dans les filets de Washington. Les Américains ont téléguidé sa traque grâce aux agents de la CIA.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 février 1999 à 23h33

Washington, de notre correspondant

Les Etats-Unis ont bel et bien dirigé la traque qui a abouti à la capture du dirigeant kurde Abdullah Öcalan, ont reconnu des responsables anonymes de l'administration Clinton cités ce week-end par la presse américaine. «Chaque fois que nous avons su où il était et où il comptait se réfugier, nous sommes intervenus pour empêcher qu'il lui soit donné l'asile ou un droit de passage», a expliqué l'un de ces responsables au Los Angeles Times. Mais les Etats-Unis sont allés bien au-delà de ce rôle de «geôlier» planétaire, en fermant l'une après l'autre toutes les issues de secours au nez d'Öcalan, pour finalement le coincer à Nairobi, où il a été livré par les Kenyans à un commando d'élite des forces spéciales turques. Si on en croit les confidences faites aux journaux américains, ce sont les services secrets américains qui ont informé les Turcs de la présence de leur ennemi public numéro 1 à l'ambassade de Grèce à Nairobi. Ce sont leurs écoutes électroniques qui ont permis de préparer l'opération Safari qui a abouti à sa capture. Et ce sont eux qui ont orchestré la coopération politique entre le Kenya, la Turquie et (peut-être) la Grèce, qui a permis que l'arrestation se déroule sans anicroches le 15 février.

Les services de renseignements américains ont suivi pas à pas tout au long de ses 129 jours de cavale le chef du PKK ­ organisation qui est placée sur la liste des «groupes terroristes» dangereux et devant être activement combattus par les