Les blocages demeurent entiers alors que le délai donné aux Serbes
et aux Albanais pour conclure à Rambouillet un accord d'«autonomie substantielle» expire aujourd'hui à 15 heures. Lors de l'ouverture des négociations, le 6 février, la diplomatie américaine avait élaboré un schéma simple: si les Albanais disaient oui, et si les Serbes persistaient à refuser le déploiement de l'Otan au Kosovo pour garantir l'accord, les avions de l'Alliance atlantique se seraient chargés de remettre les récalcitrants dans le droit chemin. Ce schéma était trop simpliste. Car la délégation albanaise, qui veut l'indépendance à tout prix, s'accroche à son rêve. Elle entend obtenir que l'accord intérimaire de trois ans débouche sur un référendum sur l'autodétermination dont l'issue ne fait aucun doute puisque les Albanais composent près de 90% de la population du Kosovo.
«Progrès». Hier soir, la secrétaire d'Etat américaine, Madeleine Albright, qui a pris depuis samedi la véritable direction de la conférence théoriquement présidée par le tandem franco-britannique Hubert Védrine et Robin Cook, butait encore sur l'intransigeance albanaise. Les diplomates américains parlaient toutefois de «progrès» vers un oui albanais. Pour satisfaire partiellement leurs exigences, «le Groupe de contact envisage qu'une expression de la volonté du peuple soit prise en compte, mais pas une situation dans laquelle la communauté internationale cautionnerait un référendum reconnu sur l'indépendance» du Kosovo, a expliqué l