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Libération

La Turquie surveille de près l'opposition kurde. Le Hadep, seul parti légal prokurde, risque d'être interdit.

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publié le 23 février 1999 à 23h51

Istanbul, de notre correspondant.

Silence, déception, inquiétude, voire désespoir dominent chez les kurdes proches du Hadep, Parti de la démocratie du peuple, qui risque d'être mis hors la loi à la veille des élections législatives du 18 avril. Le procureur de la République a déjà préparé son dossier et le Conseil constitutionnel peut tout de suite commencer à examiner la demande d'interdiction de cet unique parti prokurde légal accusé d'«aide à une bande terroriste séparatiste», c'est-à-dire le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Murat Bozlak, son président, et plusieurs autres dirigeants nationaux du Hadep sont en prison depuis plusieurs mois. «Rien qu'à Istanbul, plus de 300 membres et dirigeants locaux de notre parti ont été depuis trois jours placés en garde à vue. Nous n'avons pas de chiffres précis mais nous estimons à environ 2 000 le nombre des dirigeants locaux, militants ou sympathisants interpellés dans tout le pays ces derniers jours», affirmait lundi un responsable local du Hadep à Istanbul. Une partie d'entre eux sera libérée à la fin des 48 heures de garde à vue. Le scénario est toujours le même. La police organise des descentes dans les permanences du parti et arrête l'ensemble des personnes présentes. Les autorités n'ont pas donné les raisons de ces coups de filet, mais la presse turque précise qu'il s'agit essentiellement de mesures préventives pour empêcher l'organisation de manifestations de solidarité avec le président du PKK, Abdullah Öcalan, d