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Libération

Le gouvernement Schröder recule sur le nucléaire. Interdire le retraitement des déchets se révèle un casse-tête.

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publié le 23 février 1999 à 23h51

Bonn, de notre correspondante.

Le chemin de la sortie allemande du nucléaire s'avère chaque jour un peu plus tortueux. Le ministère de l'Environnement, dirigé par le Vert Jürgen Trittin, a annoncé hier qu'il renonce à inscrire dans son projet de loi en préparation le principe de l'interdiction du retraitement des déchets nucléaires, comme il le prévoyait en janvier. L'objectif demeure inchangé, assurait-on hier au ministère: cesser au plus vite le retraitement des déchets allemands actuellement envoyés en France à La Hague ou en Grande-Bretagne à Sellafield. En retravaillant leur projet de loi, les experts du ministère se seraient toutefois rendu compte qu'ils ne peuvent prohiber le retraitement sans préciser la date d'entrée en vigueur de l'interdiction.

En janvier, le gouvernement rouge-vert de Gerhard Schröder avait annoncé en fanfare sa volonté d'interdire le retraitement dès le 1er janvier 2000, provoquant la colère des entreprises concernées, la Cogema en France et BNFL en Grande-Bretagne, qui ont passé des contrats avec les électriciens allemands, courant sur des dizaines d'années encore. Quelques jours plus tard pourtant, le gouvernement Schröder avait déjà renoncé à cette date du 1er janvier 2000, sous la pression des producteurs d'électricité. Ceux-ci ont réussi à convaincre le gouvernement qu'ils ne peuvent abandonner si vite le retraitement: ils seraient sinon obligés de fermer certaines de leurs centrales, faute de moyens d'évacuer leurs déchets.

Très soucieux de