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Libération

La cuisine mondiale des stupéfiants. L'ONU se préoccupe des nouvelles routes de la drogue et de l'usage des produits antistress.

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publié le 24 février 1999 à 23h52

La production et l'usage des drogues n'échappent pas à la

mondialisation. «Le fait que l'on consomme en Indonésie de l'ecstasy fabriqué aux Pays-Bas alors que le marché néerlandais reçoit de l'héroïne de Thaïlande traduit une internationalisation du trafic préoccupante», a constaté hier le préfet Jacques Franquet en présentant le dernier rapport de l'OICS (Organe international de contrôle des stupéfiants, basé à Vienne et sous tutelle des Nations unies) [1]. Les routes mouvantes du trafic international ne sont pas les seules préoccupations de cet organisme qui a lancé, hier, une véritable mise en garde contre l'usage de «substances antistress», tranquillisants et stimulants, en augmentation en Europe et dans la plupart des pays développés.

Traditionnellement producteur de cannabis, le Maroc est devenu consommateur d'héroïne et de cocaïne. Confronté à un phénomène qu'il ne maîtrise pas, le gouvernement marocain a dû avouer à l'OICS que le trafic d'héroïne et de cocaïne vers l'Europe ne fait pas que transiter par ses ports, mais touche désormais un nombre croissant de consommateurs locaux. Ces pratiques nouvelles n'empêchent pas le royaume chérifien d'atteindre une production record de 2 000 tonnes de cannabis cultivé sur 600 hectares, selon des sources non marocaines, puisque l'OICS déplore que «les enquêtes du gouvernement marocain sur l'étendue et l'évolution des cultures de cannabis ne soient pas disponibles».

Consommation en hausse. Lieux traditionnels du transit de l'héroï