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Libération

Des muscles pour la politique américaine. Ex-catcheur, le populiste gouverneur du Minnesota est la nouvelle coqueluche.

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publié le 25 février 1999 à 23h53

Washington, de notre correspondant.

«Mon premier acte officiel a été de décréter le 15 février jour des Rolling Stones», dit en riant Jesse Ventura, alias «La Baraque» («The Body»). L'ex-lutteur professionnel et ancien garde du corps des Stones, qui gouverne depuis le 16 janvier l'Etat du Minnesota, est en train de devenir la star de la politique américaine. Il a été, cette semaine, la coqueluche à Washington, où il a débarqué pour la réunion annuelle de l'Association nationale des gouverneurs. Il y a même éclipsé George Bush Jr., le Texan que les pronostics donnent comme candidat du Parti républicain à la présidence en l'an 2000. «Je suis venu donner un coup de pied dans la fourmilière», a expliqué le lutteur-gouverneur au Club national de la presse dont il était l'hôte d'honneur. «Suffit de parler franc et d'être honnête avec les gens. Vous autres, à la capitale, vous n'y comprenez rien"» Certains voient en «La Baraque», fils de prolo de 47 ans élu à la surprise générale (la sienne comprise, avoue-t-il) en novembre, le symptôme de la dégénérescence terminale d'un système politique devenu pur spectacle. D'autres se demandent au contraire si ce «gouverneur du peuple» n'est pas le champion de la politique américaine du XXIe siècle.

«La Baraque a un cerveau», a constaté avec stupéfaction le Washington Post après que Ventura eut affronté l'élite des médias de la capitale. Il avait pour l'occasion troqué son costume de campagne (T-shirt à la gloire de Jimi Hendrix, têtes de mort e