L'élection présidentielle du 15 avril en Algérie va-t-elle être
reportée? Un mois et demi avant ce scrutin anticipé, rien ne dit qu'il aura lieu comme prévu. «Le poker du 15 avril», titre en effet le Matin, tandis que Liberté interroge: «Vers le report?» Cette campagne de presse ressemble fort à celle qui eut lieu en janvier 1992 après le premier tour des législatives, remportées par le FIS. A l'époque, un Comité national de sauvegarde de l'Algérie (CNSA), exigeant l'annulation du scrutin, avait été créé à l'instigation de plusieurs personnalités, dont Saïd Saadi, le leader du RCD, et Abdelhak Benhamouda, le patron de l'UGTA, la puissante centrale syndicale. Le CNSA et la presse francophone, qui relaya cette demande, permirent de montrer que la «société civile» appelait à l'interruption du processus électoral. Sept ans plus tard, un CCDR (Comité des citoyens pour la défense de la République) a pris la place du CNSA, tandis que les acteurs politiques qui, en 1992, avaient réclamé l'intervention de l'armée pour «barrer la route aux islamistes» exigent aujourd'hui le report de la présidentielle. Il faut «empêcher le second tour par tous les moyens» et, si besoin, «bloquer les carrefours et les aéroports», avait alors déclaré le leader du RCD. Ce sont quasiment les mêmes arguments qu'il utilise en 1999, en se disant prêt à «tout entreprendre» pour que la présidentielle soit différée.
«Candidat du pouvoir». Les urnes de ce nouveau scrutin paraissaient pourtant bien ficelées. Un c