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Libération

Iran: Khatami défie les durs dans les urnes. Le Président espère limiter le pouvoir des conservateurs.

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publié le 26 février 1999 à 23h53

En guise de programme électoral, un candidat dans une

circonscription de Téhéran a choisi de porter une cravate. Dans un pays où celle-ci est encore regardée comme un agent de «l'invasion culturelle occidentale» et reste une cause de licenciement dans l'administration, pareille audace, même pas relayée par quelques idées ou propositions, risque de lui rapporter quelques milliers de voix. C'est dire si, dans une capitale en ébullition électorale, tout est devenu politique. Premier scrutin de ce genre depuis la révolution islamique de 1979, les élections municipales iraniennes, qui se déroulent aujourd'hui dans tout le pays, ne devaient pourtant avoir qu'un enjeu idéologique limité. Mais c'est tout le contraire qui s'est produit. Une vague de violence contre l'aile réformatrice du régime a même marqué la fin de la campagne. Le siège de l'une des principales formations favorables au président Mohammed Khatami a été mitraillé, mercredi soir, à l'arme automatique par des inconnus. Deux femmes politiques proches du Président, dont Faezeh Hachémi, fille de l'ancien président Hachémi-Rafsandjani, ont vu leurs réunions politiques attaquées par leurs adversaires. «En Iran, dès que le régime lâche du lest, tout redevient politique», souligne un chercheur iranien, spécialiste des sciences politiques. «Ces municipales rappellent par l'agitation qu'elles suscitent le scrutin présidentiel de mai 1997 (qui vit l'élection du président Khatami, ndlr). C'est même la répétition de cette électio