Bonn, envoyé spécial.
L'avantage des sommets «informels», c'est qu'on n'y prend aucune décision qui permette de juger du succès ou de l'échec de la rencontre. Celui qui s'est tenu hier entre les Quinze à Petersberg, sur les hauteurs près de Bonn, appartient à cette catégorie: il faudra attendre quelques jours ou quelques semaines encore pour savoir si le fait d'avoir ainsi réuni les chefs d'Etat et de gouvernement aura réellement permis de désamorcer la crise européenne qui couve autour de l'Agenda 2000, le budget communautaire des années 2000-2006.
Ce sommet n'aura en tout cas pas été celui du grand déballage. «Il n'y a pas eu un seul mot désobligeant d'un seul participant», a commenté en aparté l'un d'eux, qui s'était lui-même laissé aller à quelques aigreurs dans une vie antérieure. Cette volonté de dédramatisation et d'apaisement a été manifeste en particulier entre Français et Allemands, après les tensions de ces derniers jours autour du «marathon» agricole de Bruxelles, qui s'est séparé vendredi matin sur un échec.
Fort diplomatiquement et afin de faire oublier les phrases méchantes du ministre de l'agriculture Jean Glavany, comparant l'attitude de l'Allemagne à celle de Margaret Thatcher voulant «récupérer son argent», ou les critiques à peines voilées de la présidence allemande de l'Union européenne exprimées par des responsables français anonymes dans la presse allemande, Jacques Chirac a rendu hommage, hier, à l'«accueil chaleureux» et à l'«organisation efficace» du c